Cet article vous propose quelques généralités sur le monde des champignons.
Pour mieux les connaître, je vous invite à parcourir les autres articles de cette série dédiée à la biodiversité des champignons.
- Cèpes & bolets
- Coulemelle, lépiote élevée…
- Des champignons communiquant !
- La classification des champignons
- La toxicité des champignons
- Le rosé des prés
- Le sparassis crêpu
- Les vesses de loup
- Splendide amanite tue-mouche
Ce qu’on appelle couramment « champignon » est son sporophore (ou sporocarpe). C’est-à-dire l’organe qui porte les spores permettant la reproduction. L’essentiel du champignon se trouve sous terre. Un vaste réseau de filaments (les hyphes) se développe. Il s’agit du mycélium. Le terme scientifique utilisé pour désigner le vaste monde des champignons est : mycètes.
Comment se nourrissent les champignons ?
Contrairement aux végétaux, les champignons n’ont pas la capacité de produire leur matière organique. Comme les animaux il leur faut « manger », mais pour cela ils n’ont pas de bouche et n’attrapent pas de proie. Leur mycélium puise leur alimentation.
parasites
Les champignons parasites se nourrissent au détriment d’autres êtres vivants. Ils provoquent donc des maladies, on dit qu’ils sont pathogènes. Quand on dit qu’une plante a une maladie cryptogamique, cela signifie qu’un champignon ou un oomycète parasite se développe à ses dépens (exemple : chalarose du frêne) Si on souffre d’une mycose, cela veut dire qu’un champignon microscopique nous a infecté (exemple : Candida albicans responsable des candidoses).
saprophytes
Les champignons saprophytes se nourrissent en décomposant de la « matière morte » : quand vous voyez des filaments blancs dans un tronc tombé au sol en train de se décomposer, c’est le mycélium d’un champignon. exemple de champignons comestibles saprophytes : rosé des prés, coulemelle…
Pour cultiver le champignon de Paris, on ensemence le mycélium sur un mélange humide de copeaux de bois, paille, minéraux…
mycorhiziens
Les champignons mycorhiziens développent une relation symbiotique avec un végétal : une structure associant mycélium du champignon et racine de la plante permet en particulier des échanges nutritifs.
Il existe plusieurs sortes de mycorhizes, par exemple cèpes et bolets développent des ectomycorhizes avec certains arbres.
Autre relation symbiotique impliquant un champignon : la symbiose observée dans les lichens.
La cueillette des champignons
Comment cueillir ?
On ne cueille que les champignons qu’on connaît, ne pas hésiter à demander conseil à un.e connaisseur.e.
Avec ou sans couteau ? certains préconisent de couper le pied avec un couteau pour ne pas endommager le mycélium : le mycélium constitue un immense réseau, je doute qu’arracher le carpophore l’altère. Par contre, quand on coupe les champignons, si un champignon est infecté, le couteau risque d’être contaminé et on risque ainsi d’en contaminer d’autres, donc d’autres mycéliums. Par contre on peut utiliser le couteau pour enlever la terre avant de déposer délicatement chaque champignon dans le panier.
On cueille le plus souvent, les champignons pour leur intérêt culinaire.
Mais de nombreux champignons possèdent aussi des vertus thérapeutiques. On parle alors de mycothérapie.
Espèce menacée ?
Pour savoir si un champignon fait partie ou non des espèces menacées, il n’y a actuellement pas de liste rouge nationale, mais plusieurs régions possèdent des listes rouges régionales. On peut les retrouver sur le site de l’IUPN.
Par exemple en Alsace, 4446 taxons de basidiomycètes et ascomycètes ont été confrontés à la méthodologie de l’UICN. 29 taxons n’ont pas été évalués. Sur les 3926 espèces évaluées, 400 sont inscrites en Liste rouge, soit 10,2% des espèces évaluées. Mais dans plus d’un tiers des cas (plus de 1000 espèces), les données sont insuffisantes pour statuer.
La réglementation
Dans une forêt ou prairie privée, les champignons appartiennent au propriétaire du sol, son autorisation est nécessaire sinon c’est considéré comme du vol, même si aucun panneau ne le spécifie. en savoir plus : centre national de la propriété forestière.
Dans les forêts domaniales (appartenant à l’état), la cueillette est autorisée pour la consommation familiale, dans la limite de 5 Litres par personne et par jour. en savoir plus : site de l’ONF
En Haute-Loire, l’arrêté préfectoral de 2013 rappelle que la cueillette familiale ou commerciale de champignons non cultivés sans l’autorisation du propriétaire du terrain est interdite. Sous réserve de cette autorisation, la cueillette reste limitée à 5 kg par personne et par jour (environ 20 litres). S’il s’agit d’une cueillette en famille ou en groupe de plus de 4 personnes, le volume autorisé ne peut dépasser 15 kg par jour (environ 60 litres). Sans autorisation du propriétaire du terrain, le prélèvement de champignons au-delà d’un volume de 10 litres (environ 2,5 kg) relève du vol. En-dessous du volume de 10 litres, l’infraction relève d’une contravention de 4ème classe
Je vous conseille le Guide des champignons de Didier Borgarino et Christian Hurtado, édisud. La cinquième édition est parue en 2016.