Des « gastéromycètes »
Comme évoqué dans l’article sur la La classification des champignons les vesses de loup sont des champignons basidiomycètes.
On peut utiliser le terme « gastéromycète » pour décrire leur sporophore (ce qu’on appelle classiquement « champignon » et qui produit les spores).
L’hyménium est la partie fertile du sporophore. Il forme des lamelles sous un chapeau chez le rosé des prés ou la coulemelle. Il forme des tubes sous un chapeau chez les bolets. Rien de tel chez les vesses de loup. Leur tissu fertile constitue l’intérieur du champignon et s’appelle gleba. Cette masse est entourée par une membrane, le péridium.
En vieillissant, les tissus sont dissous , laissant la place à un amas de spores pulvérulent. Les spores sont libérées quand le péridium se rompt. Elles sont ensuite dispersées par le vent. La vesse de loup perlée Lycoperdon perlatum a besoin pour cela de la pluie. En effet les gouttes heurtent le champignon et permet aux spores de s’échapper comme d’un soufflet.
D’autres champignons présentent ce type d’organisation. Par exemple la gleba du satyre puant Phallus impudicus devient visqueuse. Son odeur nauséabonde attire les insectes chargés de la dissémination des spores. Ce champignon est comestible à l’état jeune. On lui attribuait des vertus aphrodisiaques…
On ne les confondra pas non plus avec les sclérodermes. L’intérieur d’une vesse de loup est blanche. Alors que le contenu du scleroderme, même jeune, est noir.
La diversité des vesses de loup
Il existe plusieurs genres de vesses de loup. La classification est basée sur la façon dont le péridium se déchire.
- dans les genres Lycoperdon et Bovista, un trou au sommet de la vesse de loup libère les spores.
- dans les genres Calvatia et Longermannia, la déchirure est irrégulière.
Quand elles sont jeunes, on peut les identifier par leur taille. Par exemple la vesse de loup géante Calvatia gigantea peut mesurer jusqu’à 50 cm de diamètre.
On peut aussi les identifier en fonction des caractéristiques de leur surface. Par exemple la vesse de loup perlée Lycoperdon perlatum est couverte de petites aiguilles coniques. La vesse de loup épineuse Lycoperdon echinatum est couverte d’épines pouvant mesurer 5 mm.
Les vesses de loup en cuisine
On lit souvent que les vesses de loup jeunes ne sont pas toxiques, mais…
D’une part, toutes n’ont pas d’intérêt culinaire. Mais surtout, plusieurs espèces concentrent le mercure. Dans le Guide des champignons de Didier Borgarino et Christian Hurtado, Edisud, plusieurs espèces sont à rejeter voire non comestibles.
Ils déconseillent la consommation de vesse de loup perlée Lycoperdon perlatum à cause du mercure. De même disent-ils qu’il vaut mieux éviter de manger la vesse de loup géante Calvatia gigantea.
On ne les mange que quand elles sont jeunes, l’intérieur est alors entièrement blanc. Leur préparation est simple. On les coupe en tranches et on les fait bien cuire de chaque côté à la poêle.
On laissera les autres aux insectes. Par exemple l’endomyche des vesses-de-loup Lycoperdina bovistaese se développe aux dépens de vesses de loup du genre Bovista
En voyage attention aux surprises… certaines espèces mexicaines sont hallucinogènes (et ont pu être utilisées par les mixtèques). Roger Heim les a beaucoup étudié.
Pour en savoir plus, je vous propose ces vidéos du chemin de la nature sur la vesse de loup perlée, ou sur la vesse de loup géante