Banquises, glaciers, calottes polaires…
On parle de banquises pour parler des glaces de mer. C’est l’eau salée de la mer qui s’est solidifié. Il ne faut pas les confondre avec les glaciers et calottes polaires, formées d’eau douce qui a gelé sur une surface terrestre. Quant au terme pergélisol ou permafrost, il désigne un sol gelé (dans lequel l’eau est solidifiée).
L’eau salée se solidifie dans les océans dont la température est inférieure à -1,8°C. C’est le cas dans l’Arctique au pôle Nord, et autour du continent Antarctique au pôle Sud.
En Arctique, on distingue deux types de banquises. La banquise hivernale est constituée de glaces jeunes, formées dans l’année. La banquise pérenne résiste à la fonte estivale. Elle représente un habitat vital pour de nombreuses espèces.
On peut aussi distinguer banquise côtière (rattachée à une région côtière) et banquise dérivante (qui flotte sur la mer). Quant aux icebergs, ce sont des blocs d’eau douce qui flottent.
Le réchauffement climatique
Juillet 2020. Il ne fait pas entre 5 et 8°C, mais près de 22°C dans le Svalbard, un archipel norvégien situé dans l’Arctique. 16 mars 2022, c’est encore l’hiver, à l’aéroport du Svalbard, il fait 4-5°C selon l’heure (moyenne mensuelle en mars sur ces îles : -12,2°C).
Avec l’augmentation des température, la glace de mer arctique fond, exposant une surface océanique plus sombre (modification de l’Albedo), absorbant d’avantage d’énergie, donc la glace fond encore plus vite… et fond plus vite qu’elle ne se reconstitue en hiver, expliquant l’amincissement de la banquise arctique, on s’attend à ce que, dans les prochaines années, il n’y ait plus de banquise en été, la question étant dans combien de temps… 2030 ? 2050 ?…
Des dépôts de méthane ont été observés au fond des océans gelés, quand la banquise fond, les dépôts de méthane fondent aussi, libérant progressivement ce puissant gaz à effet de serre, qui va réchauffer la planète, donc accélérer encore la fonte des banquises.
Cette fonte de la glace de mer arctique n’augmente pas le volume global océanique, mais modifie la salinité de l’eau (c’est de l’eau douce qui fond) et peut perturber les courants marins.
Perturbation des courants marins
Je vous invite à faire cette petite expérience. Remplissez d’eau un grand récipient transparent, par exemple un moule à gratin en verre. Quand l’eau a cessé de bouger, mettez d’un côté une goutte de colorant rouge, de l’autre une goutte de colorant bleu. Tant que toute l’eau est à la même température, les colorants restent là où vous les avez mis.
Puis approchez une bougie ou toute autre source de chaleur du côté de la goutte rouge, des glaçons du côté de la goutte bleue, laissez l’eau se réchauffer d’un côté, se refroidir de l’autre : un courant se crée, visible grâce aux colorants.
Mais si le côté froid se réchauffe, le « moteur » du courant tombe en panne… Les études effectuées dans les années 2020 montrent que la circulation méridienne de renversement de l’Atlantique (AMOC) ralentit… Ce courant déplace près de 20 millions de mètres cubes d’eau par seconde :
– l’eau de surface chaude part des côtes Brésiliennes et va vers le Nord
– dans l’Atlantique Nord, l’eau se refroidit, gagne en salinité et en densité aux abords de la glace, donc va en profondeur et circule en profondeur du Nord vers l’équateur.
Conséquence de ce courant… Les courants atmosphériques et océaniques ne rabattent pas que de la chaleur vers les pôles, mais aussi de la pollution. L’Arctique est une des zones les plus polluées au monde en métaux lourds et en plastique :
- Avec le dégel, le mercure piégé dans la glace se répand dans l’eau.
- Les courants océaniques transportent des microplastiques qui s’accumulent aux pôles.
Ces polluants se répandent ensuite le long de la chaîne alimentaire… Dont vous serez peut-être le consommateur final selon votre menu…
Ce courant est actuellement ralenti du fait qu’au Nord, l’eau est moins froide et moins salée. Là aussi, les conséquences sont multiples, pour la biodiversité comme pour le climat.