Les calottes glaciaires sont les immenses glaciers présents, par exemple, sur le continent Antarctique. Nous allons nous intéresser ici à la fonte des glaciers…
Des températures inquiétantes aux pôles
Février 2020, on relève 18,3°C sur une base en Antarctique (Esperanza) ! c’est l’été me direz-vous… mais la température estivale moyenne sur cette base est de 0,2° !
20 décembre 2021, c’est l’hiver au Groenland, dans la capitale, Nuuk, il fait 13°C quand la température moyenne est de -5,3°C ; à Qaanaaq, dans le nord, il ne fait pas -20° mais un peu plus de 8°C !
Les relevés sont, année après année, inquiétants.
Les milieux polaires sont comme des zones d’atterrissage des masses de chaleur accumulées dans l’air et dans l’eau à l’échelle planétaire : c’est le phénomène d’amplification polaire. La chaleur est redistribuée vers les pôles, par la circulation océanique ou atmosphérique. Par conséquent, les pôles se réchauffent deux à quatre fois plus vite que d’autres régions du globe et sont aussi les plus exposés aux pollutions charriées par les courants.
La fonte des calottes glaciaires
Ces température positives provoquent la fonte des calottes glaciaires,. On pense que certaines parties de la calotte glaciaire de l’Antarctique ont dépassé un point de basculement : plus il fait chaud, plus la calotte fond. Il y a donc moins de glace pour maintenir le secteur bien froid. Un peu comme si vous passiez d’un sac congélation avec un gros pain de glace à l’ombre, au même sac avec un petit pain de glace en plein soleil… Quand l’hiver revient (quand vous arrivez chez vous pour mettre votre glace au congélateur)…
On peut également s’alarmer de l’état de la calotte glaciaire du Groenland.
Les politiques ont depuis peu pris la mesure de l’ampleur du déséquilibre des régions polaires. Et de leur importance.
- 2022 : stratégie polaire de la France
- 2023 : premier sommet international pour les glaciers et les pôles.
La fonte des glaciers
En montagne, les glaciers fondent. 220 000 glaciers ont été recensés dans le monde. Chaque année ils perdent en moyenne 267 milliards de tonnes de glace. On estime que les glaciers des Alpes auront perdu jusqu’à 90% de leur masse au plus tard en 2050. Leur épaisseur moyenne est aujourd’hui de 61 mètres contre 80 il y a 20 ans. (vidéo France Info).
Cette fonte est dangereuse, On parle de risque glaciaire lorsque les glaces se décrochent. Exemple : effondrement du glacier italien Marmolada pendant l’été 2022. Les risques périglaciaires sont les avalanches rocheuses provoquées par le dégel du permafrost.
L’élévation du niveau des océans
La fonte des calottes et des glaciers apporte de l’eau supplémentaire dans les océans.
De plus, la température des océans augmentant, il y a une dilatation de l’eau de mer : le volume occupé par une masse d’eau augmente.
Ces deux phénomènes associés provoquent une montée du niveau de la mer, dramatique par endroits. Le débat entre expert n’est pas de savoir si le niveau des océans change ou pas, mais d’estimer quelle sera l’élévation en 2030, en 2050… L’étude des variations du niveau marin dans le passé montre que leur amplitude peut atteindre 100 mètres (pour vous donner une idée : à Étretat, les falaises atteignent 84 mètres côté amont ; dans le Pas de Calais, les falaises du Cap Blanc-Nez dominent à 134 m. A Paris, le premier étage de la Tour Eiffel est à 57 m et le second étage à 115 m de hauteur ; presque 100 m, c’est la hauteur des Tours de la cathédrale de Clermont-Ferrand).
Un drame dans les îles Marshall
Les populations humaines vivant près des côtes doivent d’ores et déjà s’adapter, voire migrer. Par exemple aux îles Marshall dans le Pacifique, les habitants sont victimes de fortes marées qui inondent les rivages, et remplissent les puits d’eau salée. La chaleur humide favorise la reproduction de moustiques vecteurs de maladies comme la dengue. Et il y a la peur de voir leur pays devenir inhabitable ! Ce pays est constitué d’atolls. Un atoll est une île basse formée par l’accumulation de sable derrière un récif corallien. Au centre de l’atoll se trouve une dépression qui peut faire partie de l’île ou qui peut constituer un lagon d’eau de mer.
Quand l’eau de mer se réchauffe, elle contient moins de dioxygène. A partir d’une certaine chaleur (variable selon les espèces), les animaux marins meurent asphyxiés.
Autre facteur mortel. Comme l’air contient davantage de dioxyde de carbone, il y en a davantage qui se dissout dans l’eau de mer. Cela provoque une acidification des océans. Peut-être utilisez-vous du vinaigre pour enlever le calcaire de votre bouilloire ? c’est son acidité qui dissout le calcaire. De même, si l’océan devient plus acide, même si c’est peu, pour le squelette calcaire des coraux, c’est déjà trop. Les coraux sont des animaux très sensibles qui vivent en symbiose avec des algues microscopiques, et abritent une riche faune. Le réchauffement, la moins bonne oxygénation et l’acidification des océans provoquent la mort progressive des coraux = blanchiment. Leurs récifs ne peuvent plus protéger les atolls contre les cyclones tropicaux qui sont de plus en plus puissants, ni contre la montée des eaux…
Inquiétude dans les zones de polders
Ces îles lointaines ne sont pas les seules concernée… Par exemple aux Pays-Bas, en Belgique et dans le Nord de la France, les habitants ont créé des polders ; il s’agit d’étendues artificielles de terre gagnées sur l’eau : la surface à aménager est entourée de digues, l’eau est captée, drainée ; même après l’assèchement du polder, les pompes continuent d’éliminer l’eau qui s’infiltre, et les digues sont surveillées, ces zones sont particulièrement menacées par l’élévation du niveau de la mer, on ne peut surélever indéfiniment les digues.
Menace sur les manchots Adélie
Quant à la biodiversité… Toutes les espèces ne vont pas pouvoir s’adapter à ces importants changements de milieu. Par exemple le manchot Adélie est en train de disparaître des côtes Antarctique. Ce manchot a l’habitude de bâtir son nid avec des galets, toujours au même endroit sur des zones dures. Mais maintenant, il doit souvent le faire sur un peu de neige. Le nid risque de s’effondrer quand la neige fond, le nid peut aussi se remplir d’eau de pluie. Bien des œufs sont détruits, bien des poussins, dépourvus de plumes étanches, meurent de froid.
Les rares manchots qui parviennent à l’âge adulte ont besoin des plaques de glace au large pour muer et se reposer. Mais ces plaques fondent… De plus, les léopards de mer et d’autres espèces de manchots, voyant leur propre habitat réduit, se rapprochent des côtes des manchots Adélie pour y chasser.
Enfin, l’océan qui borde l’Antarctique devenant plus longtemps libre de glace, les chalutiers peuvent y pêcher davantage de krill pour nourrir saumons d’élevages et poissons d’aquarium notamment… Le krill, minuscule crevette, est le pilier des chaînes alimentaires dans cet océan froid. Leur surpêche entraîne un déclin de cette ressource alimentaire indispensable pour les poissons. Quant aux manchots Adélie qui se nourrissent de krill et de poissons… S’ils ne peuvent plus se reproduire ni se reposer, si leurs prédateurs sont plus proches et s’ils ne trouvent plus de quoi se nourrir…
Cet exemple, parmi d’autres, montre que les actions en faveur du climat et de la biodiversité doivent être menées de pair. On ne peut dissocier le monde du vivant de l’état de l’environnement.