« trans » (transgenres, transexuels.lles)… le sujet de la « dysphorie de genre »… Et pourquoi pas les « homo » ? Quel lien avec un site sur la nature ? Est-ce pour dire que tous les goûts existent dans la nature ? Qu’il existe une grande biodiversité chez les humains ?
Plus sérieusement, on constate une augmentation du nombre des jeunes qui expriment être « trans » dans nos lycées. « ça » n’existait pas avant, et maintenant tout professeur.e a pu avoir face à lui.elle un.e élève affirmant être d’un genre différent de celui de son corps. Cette présence nouvelle des « trans » interpelle. Simple phénomène de mode ?
Certes, des éléments psychologiques sont présents. Mais pas que. Il existe aussi des bases biologiques qui sous-tendent le fait de se ressentir fille ou garçon qu’on soit humain ou… animal !
« Les perturbateurs endocriniens affectent le sexe biologique et les habitudes d’accouplement des animaux : des études montrent que des substances chimiques peuvent transformer les grenouilles mâles en femelles, féminiser les crapauds et les alligators, et modifier le comportement sexuel des oiseaux et des poissons. Et ceci pour des générations. »
Shanna H. Swan, professeure de médecine environnementale et de santé publique à l’école de médecine Mount Sinai de New York (États-Unis). (source)
Un peu de vocabulaire avant d’approfondir le sujet…
« Trans »
Les termes transidentité et transgenre sont deux termes adaptés pour parler des personnes qui se ressentent d’un genre mais vivent dans un corps d’un autre genre. Et… si on se sent du même genre que le corps dans lequel on est né, on peut dire qu’on est « cis« . Je suis une femme et me ressens femme, je suis donc une « femme cis ». Est-ce qu’on vous demande de préciser si vous êtes un garçon ou une fille « cis » ? non. Alors pourquoi devrait-on demander aux garçons et filles « trans » de le spécifier ? Dans certaines situations bien sûr cette particularité doit être connue. Mais au quotidien ?
Le terme « assigné » est important pour les personnes transgenres. A la naissance, on affirme que le bébé est un garçon ou une fille : c’est le genre assigné à la naissance.
Imaginez être garçon « dans la tête » mais fille « dans le corps » (ou l’inverse). Cela génère souvent une grande souffrance. C’est cette souffrance qui va être prise en charge par les médecins, psychiatres par exemple, sous le terme « dysphorie de genre« .
Un très beau film hongrois illustre un parcours parmi d’autres. En voici la bande annonce.
Il semble que les termes transsexuel.le / transsexualité / transsexualisme ne soient plus adaptés. Ils relèvent d’une époque où on pensait que la transsexualité était une maladie. La transidentité n’est assurément pas une maladie. C’est juste l’une des nombreuses « variantes » possibles entre les femmes « 100% femmes » et les hommes « 100% hommes ».
Quant à la transphobie, c’ est… un délit. C’est une forme de « racisme » à l’encontre des personnes transgenres.
Avant d’aller plus loin, je vous invite à regarder cette vidéo. Elle date de février 2021.
Avant de poursuivre sur les identités de genre, un peu de biologie sur ce spectre des genres possibles au-delà des affirmations « je suis un garçon », « je suis une fille »
Le (les !) sexes des individus
Je trouve très intéressante la partie du programme de SVT au lycée concernant l’identité sexuelle des individus. Car les connaissances actuelles permettent de comprendre que tout n’est pas « blanc ou noir », on n’est pas soit garçon soit fille. Entre deux, une multitude de possibilités existent. J’utilise ici les termes employés dans les manuels scolaires.
Le sexe chromosomique
Dès la fécondation, l’embryon a une identité sexuelle portée par ses chromosomes. Sa mère lui a transmis un chromosome X. Si son père lui a aussi apporté un chromosome X, l’embryon est « une fille ». S’il lui a donné un chromosome Y, c’est « un garçon ».
- XX fille,
- XY garçon.
Simple non ? Pas tout à fait… Il existe des « anomalies chromosomiques » qui diversifient le champ des possibles dès la conception.
Des embryons n’ont qu’un seul chromosome sexuel. S’il n’y a qu’un chromosome X (ou deux chromosomes X dont un incomplet), on parle de syndrome de Turner. Les embryons sont fragiles mais beaucoup permettent la naissance d’une « fille ». La monosomie Y, elle, n’est pas viable. En effet, le chromosome X possède des gènes nécessaires au fonctionnement du corps humain : son absence n’est donc pas compatible avec la vie.
Il peut aussi y avoir trois chromosomes sexuels (trisomie) : XXY correspond à des « garçons » présentant un « syndrome de Klinefelter ». La trisomie XXX existe aussi (trisomie X, ou triple X).
Ce chromosome en plus ou en moins a des répercussions sur la formation et le fonctionnement de l’appareil reproducteur, mais aussi sur la croissance, le fonctionnement de l’organisme et de son cerveau. Les personnes concernées savent qu’elles ont cette différence chromosomique, presque toujours qualifiée d’ »anomalie ». J’ai utilisé des » » pour parler de ces « filles » et « garçons ». J’ai ainsi nommé le genre qui leur sera assigné à la naissance. Mais eux.elles, comment se vivent-ils.elles ? C’est pour tenir compte d’une différence possible entre le genre qui leur est assigné et ce que ces personnes ressentent que j’ai mis des » « .
Le sexe génétique et gonadique
Très tôt, une ébauche d’appareil reproducteur se met en place, identique chez les embryons filles et garçons. A partir de la septième semaine de développement, les organes reproducteurs vont se différencier sous l’influence de la protéine TDF produite à partir du gène SRY normalement présent sur le chromosome Y.
En présence de TDF se forment les testicules. Comment ? TDF se fixe à une zone précise de l’ADN et la courbe, ce qui agit sur la transcription de certains gènes. (TDF active d’autres facteurs de transcription, notamment SOX9, une protéine codée par un gène du chromosome 17 et qui fonctionne de façon semblable à TDF. Il se fixe à l’ADN et en provoque la courbure. SOX9 active ainsi à son tour l’expression d’un facteur de croissance (Fgf9), qui lui-même entraîne une régulation à la hausse de SOX9. Une fois que le bon niveau d’expression de SOX9 est atteint, les cellules indifférenciées deviennent les cellules de Sertoli des testicules.)
En l’absence de TDF (avec un autre « chemin » dont l’activation inhibe SOX9), on observe la différenciation des ovaires.
- Chromosome Y = gène permettant au garçon d’avoir des testicules,
- pas de chromosome Y = formation d’ovaires donc fille.
Facile non ? Pas toujours…
Le chromosome Y peut porter un gène SRY muté, qui ne produit pas de protéine TDF fonctionnelle. L’embryon aura alors des chromosomes XY de garçon mais des organes reproducteurs féminins.
Inversement, un fragment de chromosome Y porteur du gène SRY a pu accidentellement passer sur un chromosome X. Le terme scientifique est : translocation. Il est donc possible pour un embryon aux chromosomes XX de fille de porter le gène SRY et, sous son influence, de développer des testicules de garçon !
Et si c’est SOX9 qui est anormal, cela peut conduire au développement d’un individu intersexe…
Le sexe phénotypique
Après cette phase importante de différenciation des gonades (testicules / ovaires), d’autres étapes impliquant les hormones vont permettre aux différents organes de se mettre en place pour que naisse un individu qu’on identifiera comme étant une fille ou un garçon… ou à qui on aura du mal à assigner un sexe.
Le testicule sécrète la testostérone, qui permet le développement du pénis et la descente des testicules et contribue à l’apparence masculine des organes génitaux externes.
Le testicule fœtal sécrète également l’hormone anti-müllérienne (AMH) qui empêche le développement des trompes et de l’utérus. C’est ainsi que l’homme est dépourvu d’utérus…
Outre l’absence de testostérone et d’AMH, d’autres gènes et d’autres hormones permettent la naissance du bébé fille.
- testicule = organes de garçon
- pas de testicule= organes de fille.
ça semble si simple ! Et pourtant…
En l’absence d’AMH peut naître un garçon à utérus ! Certes, un utérus non fonctionnel et qui ne portera jamais d’enfant, mais néanmoins un utérus dans un corps par ailleurs totalement masculin.
Et si les cellules n’ont pas les « bons » récepteurs à la testostérone et ne réagissent pas (ou mal) à la testostérone produite, il ne pourra pas y avoir de développement correct du pénis ni d’apparence masculine « normale ».
impact des perturbateurs endocriniens
De nombreuses études montrent que des perturbateurs endocriniens présents dans l’environnement (issus de plastiques, pesticides ou autres polluants) peuvent franchir le filtre placentaire et ainsi perturber le fonctionnement hormonal correct de l’embryon ou du fœtus. Cela peut avoir un impact sur le phénotype (l’apparence) du bébé à naître. Par exemple un article s’intéresse à l’impact de perturbateurs endocriniens pendant des « fenêtres » précises de la vie fœtale, sur diverses pathologies du système reproducteur masculin (le « syndrome de dysgénésie testiculaire »). Parmi les perturbateurs, certains phtalates semblent jouer un rôle important. C’est pourquoi l’Agence européenne des substances chimiques (ECHA) a proposé en 2017 de nouvelles mesures de gestion des risques de ces composés.
Quand j’utilise l’expression garçon « 100% garçon » (ou fille 100% fille) c’est pour parler des personnes chez qui tout s’aligne : les chromosomes, les gènes, les gonades et l’ensemble de l’appareil reproducteur, l’apparence et le ressenti de genre. Mais je pense vous en avoir convaincu. Ce n’est vraiment pas toujours le cas. Les « variants » sont souvent considérés comme ayant une « pathologie » mais… au nom de quoi ? Un homme (par exemple) ayant un pénis de petite taille, ou un utérus, ou même ayant un corps de femme, serait-il en moins bonne santé qu’un homme au corps masculin correspondant aux « normes » ?
Les « trans »…
Dès la naissance, on attribue un genre sur l’aspect anatomique différent des organes génitaux externes. Je ne vais pas m’intéresser ici aux cas des personnes intersexes ou « autres » dont le genre est biologiquement ambigu. Juste au cas des enfants dont le sexe « biologique » est bien identifiable : Filles, Garçons.
Heureusement, beaucoup de filles se ressentent filles, beaucoup de garçons se ressentent garçons. Mais il y a aussi des personnes nées dans un corps de fille qui se ressentent de genre masculin (trans FtoM). Et des personnes nées dans un corps masculin qui se ressentent de genre féminin (trans MtoF). Phénomène de mode ? Maladie psychiatrique ? Ou y a-t-il une base biologique à cette transidentité ?
Trans identité & « sexe » du cerveau
Inutile de chercher du côté des organes génitaux ou de faire des analyses de sang. A moins d’avoir suivi un parcours de transition, le corps des trans FtoM est bien féminin, celui des trans MtoF est assurément masculin. Pourtant…
Une revue médicale suisse présente dans un article paru en 2016 les causes biologiques de la transidentité. Pour faire simple, si on se sent femme c’est qu’on est femme dans sa tête. Et si on est homme, c’est qu’on est homme dans sa tête.
On peut en effet différencier le cerveau d’un homme du cerveau d’une femme. Je ne parle pas ici de capacités intellectuelles ou de performances cognitives, mais de particularités anatomiques visibles du cerveau. Les chercheurs ont remarqué que les trans FtoM possèdent les caractéristiques d’un cerveau masculin, les trans MtoF celles d’un cerveau féminin.
De même des particularités cérébrales sous-tendent l’attirance sexuelle plutôt vers les hommes ou plutôt vers les femmes (et, par conséquent, l’orientation sexuelle).
l’hypothalamus
L’hypothalamus est une partie du cerveau, sous le thalamus, dont le rôle majeur est de faire le lien entre le système nerveux et le système hormonal. Il est sensible à de nombreuses hormones et module l’activité de l’hypophyse. Cette glande est centrale pour la régulation hormonale de l’organisme. L’hypophyse par exemple produit les hormones LH et FSH impliquées dans la régulation des hormones sexuelles testostérone / œstrogène, progestérone.
Cet hypothalamus est aussi relié à d’autres zones du cerveau par une structure appelée Stria Terminalis (strie terminale). Cette structure de liaison est importante pour la réponse au stress et à l’anxiété. Elle est plus grande chez les personnes se ressentant du sexe masculin que chez les personnes se ressentant du sexe féminin. De plus, chez les personnes au cerveau « masculin », il y a d’avantage de neurones à somatostatine. Et il semblerait qu’il y ait aussi davantage de récepteurs à la somatostatine dans les cerveaux « masculins » que dans les cerveaux « féminins ».
Cerveau masculin vs cerveau féminin
La somatostatine est une hormone inhibitrice sécrétée pour partie par cette région proche de l’hypothalamus, mais aussi par les « cellules delta » de l’appareil digestif. Elle inhibe la libération de l’hormone de croissance et de la TSH (une hormone importante pour le bon fonctionnement de la thyroïde) ainsi que la libération d’hormones liées à l’appareil digestif.
En quoi le nombre de neurones et de récepteurs à cette hormone liée à la croissance et à la digestion joue sur le ressenti de genre ??? Aucune idée ! Les scientifiques constatent…
Autre zone de l’hypothalamus où des différences sont observées : l’INAH3 (interstitial nucleus of the anterior hypothalamus). Là aussi, on relève une innervation plus développée dans les cerveaux « masculins ». Une protéine y est produite, le neuropeptide Y qui stimule l’appétit (et, en excès, est impliqué dans certaines formes d’obésité). Il joue aussi des rôles variés allant des processus de mémoire à des pathologies comme le rhume des foins. Quel lien avec le ressenti de genre ???
Orientation sexuelle et formation du cerveau
Si des zones de l’hypothalamus semblent associées au fait de se sentir homme ou femme, une autre zone du cerveau semble importante pour l’orientation sexuelle. Ou plutôt, un circuit qui part du nez où les phéromones sont captées. L’information arrive à l’amygdale cérébrale où elle acquiert une composante émotionnelle, puis va à l’hypothalamus, où elle déclenche la réaction d’évitement ou de rapprochement des sexes.
Ce circuit nerveux répond différemment aux phéromones mâles et femelles car il se développe différemment chez l’embryon en fonction de la présence ou de l’absence de testostérone. Il serait « féminin » chez les hommes « gays ». (source)
différenciation sexuelle « normale » du cerveau
La différenciation sexuelle du cerveau se produit après celle des organes génitaux sous l’influence des hormones.
La première période critique pour la différenciation du système nerveux central est caractérisée par des pics de testostérone pendant la gestation entre la 12e et la 18e semaine puis entre la 34e et la 41e semaine. Les garçons en ont 10 fois plus que les filles.
La testostérone agit sur la formation des neurones. En effet, la testostérone régule l’expression du gène de la tubuline-protéine qui forme les microtubules, cytosquelette principal des axones.
Les hormones enclenchent une cascade de réactions variées. Pour que le résultat final soit « normal », il faut que tout soit « normal » : la teneur en chaque hormone, les récepteurs de chaque hormone… Il y a donc interaction entre des facteurs pouvant provenir de l’environnement et des facteurs intrinsèques, génétiques. Les gènes eux-mêmes pouvant être modifiés (mutation ou changement épigénétique) par des facteurs de l’environnement…
differentiation perturbéE chez les trans
Que se passe-t-il si les hormones présentes permettent la formation d’organes génitaux masculins dans un premier temps, d’un cerveau féminin ensuite…
Par exemple on a constaté un risque majoré d’homosexualité et de transsexualité chez les « fils DES » (voir mon article Le distilbène, scandaleux perturbateur) :
- in utero, les « filles DES » ont baigné dans une grande quantité d’œstrogènes. Les conséquences sont variées, mais le cerveau a pu se développer dans une polarité féminine. On ne parle donc pas de particularité trans, et il semble qu’il y ait moins d’homosexualité chez les « filles DES » que chez les filles « normales ».
- in utero, les « fils DES » ont aussi baigné dans une grande quantité d’œstrogènes. Les conséquences sont variées, notamment le cerveau a pu se développer dans une polarité féminine. Cela explique une plus grande proportion d’hommes homosexuels et trans parmi les « fils des ».
- et pour la génération suivante ? Peut être trop tôt pour le savoir, mais on peut se demander si l’apparition récente de nombreux.ses « trans » pourrait être lié. En l’absence de suivi systématique… Beaucoup d’adolescents.tes peuvent ignorer si leur famille est concernée et, s’ils/elles s’interrogent, peuvent être dans l’incapacité d’obtenir une réponse. Demander à sa grand mère voire arrière grand mère si elle a pris du distilbène dans les années 1960/70 pendant sa grossesse ou l’allaitement… Ah oui je me souviens j’ai pris un petit comprimé mais je ne me souviens plus quoi ni quand, c’était il y a si longtemps… Sans compter tous les autres perturbateurs endocriniens consommés sans le savoir en buvant de l’eau ou en mangeant !
Il s’agit bien sûr ici de bases biologiques qui sous-tendent mais ne font pas tout. L’éducation, le contexte social et politique, des facteurs psychologiques peuvent contribuer à faire émerger ou au contraire inhiber l’identité ressentie ou l’orientation sexuelle.
Identité trans & autisme
On peut affirmer que la transidentité repose au moins partiellement sur une construction particulière du cerveau. Pas seulement, ne serait-ce que du fait de la plasticité cérébrale. Les troubles du spectre autistique sont aussi la conséquence de spécificités neurodéveloppementales.
On constate une plus grande fréquence de personnes transgenres parmi les individus avec autisme que chez les « neurotypiques ». Les proportions avancées dans certains articles ne semblent pas fiables, je ne vous en donnerai donc pas.
Comment l’expliquer ? Est-ce lié au fait que derrière ces deux « modes de fonctionnement » il y a une même base biologique ? Un développement du cerveau perturbé par des facteurs de l’environnement qui, pour certains, pourraient agir sur les deux niveaux ??? De trouver des liens entre distilbène et autisme d’une part, distilbène et trans MtoF d’autre part, m’interroge sur le possible rôle des perturbateurs endocriniens.
Si vous désirez accompagner une personne autiste & trans, ou si vous même êtes concerné par ces deux particularités de fonctionnement, ce document pdf pourrait vous intéresser.
Des animaux « trans » !
Quand on s’intéresse aux perturbateurs endocriniens, on se retrouve aussi à lire des articles parlant des animaux « trans ». Là, c’est sûr, on n’est pas sur un « phénomène de mode » ! Je vous en parle aussi dans l’article Des œstrogènes dans la nature
Poissons
Savez-vous que dans les rivières anglaises, près d’un poisson d’eau douce mâle sur cinq serait devenu transgenre en raison de la pollution par les résidus de pilule contraceptive et autres produits chimiques présents dans l’eau ? En effet, environ 20% des poissons d’eau douce mâles affichent des traits «féminisés», ils présentent un comportement «femelle» et produisent même des œufs (pas forcément fertiles) !!! (étude de l’université britannique d’Exeter).
Il s’agit des conséquences des cocktails de molécules. Les résidus de pilule notamment apportent des œstrogènes pendant que les phtalates issus des matières plastiques bloquent les androgènes comme la testostérone.
Souris
Par exemple des expériences menées sur des souris adultes (article) montrent que :
- L’exposition des mâles adultes à de faibles doses de phtalates perturbe leur comportement de cour et retarde le début de l’accouplement. En cause, un récepteur des androgènes dans des régions du cerveau impliquées dans le comportement sexuel des mâles.
- L’exposition des femelles aux phtalates altère leur olfaction : elles ne différencient plus les phéromones mâles et femelles. Normalement, les femelles prêtes à s’accoupler prennent une posture caractéristiques (lordose) en présence d’un mâle. Mais si leur nourriture était contaminée par des phtalates, elles prennent moins cette position et ont tendance à rejeter les mâles, qui sont moins attirés par ces femelles aux phéromones sans doute modifiées. En cause ici, le récepteur de la progestérone. Une étude chez des femmes a aussi établi l’existence d’une association entre la présence de métabolites de phtalates dans les urines et un faible intérêt pour l’activité sexuelle.
Au final, ce qu’en comprennent les scientifiques :
- Les phtalates bloquent la testostérone pendant la vie embryonnaire. Cela perturbe le développement de l’appareil reproducteur et/ou du cerveau selon la période et la durée de l’exposition.
- Ces substances perturbent aussi le fonctionnement hormonal des adultes, impactant leur sexualité.
On sait que les populations sont toutes, à des degrés variés, exposés aux phtalates (document). Plusieurs produits de consommation comme les jouets, les fournitures scolaires, les peintures, les cosmétiques ou l’alimentation sont d’importantes sources d’exposition. Les enfants sont particulièrement exposés. Quelles conséquences pour leur avenir ???
Et vous, « ami lecteur », comment vous sentez-vous ? Femme « 100% femme », homme « 100% homme » ? ou dans un entre-deux, dans une ambivalence, dans ce monde intermédiaire aux multiples nuances ?