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L’actuelle crise biologique


5 crises majeures (+ une quinzaines de crises intermédiaires) ont marqué l’histoire de la Terre et… Actuellement la sixième crise biologique majeure marque notre planète. Une crise biologique, les scientifiques ne dramatisent-ils pas un peu en employant une telle expression ?

Actuelle crise de la biodiversité

Partons de la définition d’une crise biologique et voyons si ce terme correspond ou non à ce qu’on peut observer…

Une crise implique une extinction de masse qui n’affecte pas seulement les espèces mais des familles entières. Elle doit se dérouler rapidement à l’échelle des temps géologiques (même un million d’années est une période relativement courte pour un géologue) et doit être ressentie à une échelle globale.

MNHN

Le dramatique constat de 2022

Le Rapport Planète Vivante 2022 du WWF est très alarmant. Il révèle une chute moyenne de 69% des populations de vertébrés surveillés entre 1970 et 2018.

  • En moins d’un demi-siècle, les effectifs de plus de 32 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers
  • En Amérique Latine, les populations d’espèces sauvages ont décliné de 94%.
  • On enregistre une baisse de 83% des populations d’espèces d’eau douce
  • Enfin dans les océans, 50% des coraux d’eau chaude ont disparu. Les populations de requins et de raies océaniques ont diminué de 71% et celles de tortue luth de 60% en Atlantique Nord-Ouest.

Cette ONG appelle donc les dirigeants à conclure un accord mondial ambitieux sur la biodiversité lors de la COP15 à Montréal, la quinzième conférence des parties de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Le WWF interpelle aussi chacun dans cette vidéo. 2023,2024 les chiffres ont pu changer… croyez-vous qu’ils traduisent une amélioration de la situation ?…

Et pour en revenir à la définition…

  • Extinction de masse ? Oui, on parle d’érosion de la biodiversité, elle est conséquente.
  • qui n’affecte pas seulement les espèces mais des familles entières ? oui, tous les groupes d’êtres vivants semblent concernés.
  • rapidement à l’échelle des temps géologiques ? c’est extrêmement rapide, on parle en années !
  • à une échelle globale ? Tous les continents et océans sont concernés.

Donc comment appeler ce qui se passe si ce n’est par l’expression « crise biologique » ?…

Eau douce polluée
Mort d’un raton laveur en bord de Sénouire (Haute-Loire), conséquence d’un épisode de pollution.
photographie prise le 25 octobre 2021

Des conséquences en cascade…

On a longtemps considéré que les carnivores étaient les animaux les plus menacés. Mais une étude publiée en 2020 montre que les herbivores sont plus en danger, qu’il s’agisse de « reptiles » ou de mammifères. L’actuelle crise biologique menace en effet surtout les plus grands herbivores : grandes tortues herbivores, éléphants, rhinocéros, gorilles etc. Les répercutions sont multiples.

Les éléphants

Par exemple les éléphants limitent la croissance des arbres favorisant une végétation d’arbustes. Cela facilite la vie des grands prédateurs et des herbivores comme les impalas. Les lézards trouvent des abris dans les arbres abîmés par les éléphants, qui, de plus, dispersent les graines. La disparition de ces grands herbivores met donc en danger toute la faune et la flore qui sont en interdépendance avec eux.

Une étude publiée fin 2021 montre de plus que la disparition de ces grands herbivores favorise les incendies géants qu’on observe de plus en plus. En effet, la disparition des animaux brouteurs permet l’accumulation d’herbes, de feuilles et de bois secs. Cela favorise la propagation des incendies.

Sont également particulièrement menacés les charognards. Ils risquent de « tomber » sur des animaux morts d’avoir consommé trop de pesticides…

Quel impact ?

Toutes les disparitions n’ont pas le même impact.

Les interrelations écologiques font que chaque disparition perturbe tout un réseau d’êtres vivants. On vient de le voir. J’en ai parlé à la fin de l’article sur les lichens et la pollution. Je l’évoque dans tous les articles parlant de la biodiversité. Tout être vivant est en interaction avec d’autres. La disparition ou l’augmentation de l’un a des conséquences en cascade qui vont parfois loin.

On peut aussi penser à l’impact « évolutif ». Ainsi la disparition des gros mammifères, comme le lion marsupial Thylacoleo, le tigre à dents de sabre ou le Macrauchenia (une sorte de chameau avec une trompe), sont les plus graves. En effet, ces derniers étaient les uniques représentants de leur branche. Une fois éteints, ces pans de la biodiversité ont disparu, avec des millions d’années de l’histoire de l’évolution.

Et côté humanité, où en est-on ?

L’humanité menacée

Les Nations Unies ont institué le 13 octobre Journée Internationale pour la réduction des risques de catastrophes. Le thème en 2024 est fort ambitieux : « Donner à la prochaine génération les moyens de construire un avenir résilient ». Quelques chiffres issues de cette page du site de l’ONU font froid dans le dos… En effet, depuis le début de ce siècle, en une vingtaine d’années…

  • Plus d’un milliard d’enfants ont vu leur vie perturbée par des catastrophes .
  • Plus de 80 000 écoles ont été endommagées ou détruites.

Autre triste décompte. En 2014, les catastrophes naturelles ont déplacé 19,3 millions de personnes dans le monde.

Aujourd’hui ? De nombreuses catastrophes, souvent aggravées par les changements climatiques, menacent gravement la vie et le bien-être d’environ un milliard d’enfants dans le monde. Les écoles ont un rôle essentiel à jouer dans la promotion d’une culture de la prévention des catastrophes. On doit leur enseigner les risques auxquels ils sont confrontés pour qu’ils sachent agir en conséquence. Ainsi en France, pensez-vous que toutes les écoles soient des lieux sûrs face aux catastrophes ? Non… 10% sont en zone inondable… idéal pour apprendre en conditions réelles ce qu’il faut faire et ne pas faire en cas d’inondation ?

L’idée essentielle ? Comprendre ce qui s’est passé lors de catastrophes, pour prendre des mesures adaptées. Des inondations, il y en a eu, il y en aura encore. Des incendies aussi. De même des séismes, des éruptions volcaniques… L’objectif est de comprendre pourquoi telle catastrophe a fait beaucoup de victimes pour trouver des solutions pour limiter les dégâts la fois suivante. Pour plus d’informations, je vous conseille ce rapport (en anglais).

Prenez soin de vous et de vos proches…