Les trilobites forment une classe d’arthropodes marins. Ils sont apparu au début de l’ère paléozoïque (au Cambrien inférieur, il y a environ 525 millions d’années. Ces animaux préhistoriques ont totalement disparu lors de la crise Permien Trias, il y a 252 millions d’années.
Les fossiles des trilobites
Les trilobites ont laissé beaucoup d’individus fossilisés, faciles à reconnaître :
- Leur corps divisé est en trois lobes, un lobe médian ou rachis flanqué de deux lobes latéraux ou plèvres, et en trois dans le sens de la longueur: une tête ou céphalon, un thorax comportant un nombre variable d’anneaux et un pygidium.
- Leur carapace dorsale rigide riche en carbonate de calcium fossilisait facilement d’où leur abondance dans les sédiments (mais cela explique leur sensibilité à l’acidification des océans).
- Par contre la face inférieure et les appendices sont rarement conservés, ils ne sont connus que chez une dizaine d’espèces.
Les trilobites étaient très diversifiés. A ce jour, plus de 18.750 espèces sont connues mesurant 1 mm à 70 cm de long.
Ces trilobites étaient exclusivement marins. La très grande majorité d’entre eux vivait sur le fond des mers. Il semble qu’ils s’y nourrissaient de petits animaux benthiques tels que des vers. Ils se reproduisaient en pondant des œufs. Ils grandissaient par mues successives.
Des marqueurs stratigraphiques
Occupant toutes les mers du Paléozoïque et évoluant rapidement, les trilobites sont d’excellents marqueurs du temps. On dit que ce sont des marqueurs stratigraphiques : telle espèce correspond à tel moment de l’ère primaire. Donc si on en trouve dans un sédiment, on en déduit l’âge du sédiment sans avoir besoin de technique plus complexe.
L’œil des trilobites
Une étude publiée en 2020 présente la structure de l’œil composé d’Aulacopleura koninckii, un trilobite âgé de 429 millions d’années… En regardant le fossile de cet animal d’environ 1 cm, les chercheurs ont pu affirmer que les trilobites d’autrefois pouvaient voir comme les libellules et abeilles d’aujourd’hui !
Avec un bon microscope, ils ont pu observer que chaque œil contenait huit cellules réceptrices, un cristallin épais, et un cône cristallin très fin. L’ensemble étant regroupé autour d’une structure en forme de bâtonnet qui optimise le transport de la lumière. Les cellules réceptrices auraient été englobées par des cellules pigmentaires. Quant au cristallin, son diamètre laisse penser que ce trilobite nageait dans des eaux claires, peu profondes, et était probablement diurne.
Des migrations collectives
2019. des chercheurs ont publié les résultats de leurs recherches sur des fossiles marocains de trilobites appelés Ampyx priscus retrouvés dans des couches sédimentaires âgées d’environ 480 millions d’années. Ce sont des groupes entiers d’individus qui ont été ensevelis vivants lors de tempêtes. Les individus fossilisés retrouvés sont tous orientés vers une même direction. Ils forment des files régulières, maintenant entre eux des contacts étroits via leurs très longues épines. Ces images font penser aux migrations des langoustes actuelles dans la mer des Caraïbes.
Ces trilobites exhibent donc un comportement collectif. C’est le plus ancien dont nous ayons trace à ce jour dans le monde animal. On peut penser qu’il s’agit d’une stratégie évolutive pour améliorer les chances de survie et de reproduction en réponse à des perturbations dans l’environnement.
Évolution et disparition des trilobites.
Lors de l’émergence des trilobites au début de l’ère paléozoïque, au cambrien, les trilobites étaient très diversifiés. Peu d’animaux étaient en compétition avec eux. Enfin, ils avaient peu de prédateurs.
Puis, pendant l’ordovicien à partir de -485 millions d’années, la vie s’est diversifié dans les océans. Dès lors, les trilobites se sont retrouvé en compétition avec d’autres animaux. Ils devaient de plus faire face à des prédateurs. On observe dans l’évolution des trilobites, par exemple, la capacité de se rouler en boule ou un exosquelette plus solide, cela les rend plus compétitifs.
Survient alors la crise de l’ordovicien-silurien, il y a environ 445/444 millions d’années. Avant il y avait des milliers d’espèces de trilobites, après cette crise il n’en reste que quelques centaines.
Puis vient l’extinction de la fin du dévonien, à laquelle ne survit qu’une famille de trilobites, les Proetidae. Il s’agit de petits trilobites plus simples que certains trilobites massifs qui existaient auparavant. A la fin du Permien, ces derniers trilobites ont à leur tour disparu.
Reprenons le cours de l’histoire de la biodiversité, au Paléozoïque : 08. Le silurien