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09. Les ostracodermes


ostracoderme, groupe de "poissons" disparus lors de la crise du dévonien supérieur

Au Silurien, les ostracodermes, dominent. On regroupe sous ce nom plusieurs groupes de « poissons » agnathes (sans mâchoire). Leur tête est protégée par un bouclier céphalique et le corps recouvert d’une armure de plaques osseuses.

On a retrouvé leurs fossiles dans des sédiments datant de l’ordovicien et du dévonien en Amérique du Nord, Europe, Sibérie. Ils mesuraient rarement plus de trente centimètres. Ils utilisaient leurs branchies exclusivement pour respirer. Les ostracodermes avaient des poches branchiales pharyngiales séparées sur le côté de la tête. Ces poches étaient ouvertes en permanence sans opercule de protection. Ils utilisaient leurs poches branchiales musculaires pour créer une force de succion leur permettant d’engloutir leurs proies qui étaient aussi des animaux lents et de petites tailles.

Cephalaspis, ostracoderme des estuaires

Par exemple Cephalaspis était de la taille d’une truite, il vivait principalement dans les estuaires de l’époque. On en connaît des fossiles depuis fort longtemps. Ainsi, Robert H. Denison en parle dans son article Early Devonian Fishes from Utah, publié en 1952 (disponible sur archive.org). On y voit des fossiles photographiés et les dessins des boucliers céphaliques de plusieurs espèces.

Des études récentes montrent qu’il nageait sans doute bien et pouvait s’adapter à des environnements aquatiques variés. Il est probable qu’il remontait les rivières, peut-être pour y pondre comme les saumons actuels.

Il possédait des plaques sensorielles le long du bord et du centre de son bouclier crânien. Ces plaques étaient utilisées pour détecter la présence de vers et d’autres organismes fouisseurs dans la boue, des récepteurs pouvant détecter les plus petites vibrations dans l’eau… notamment créées par l’arrivée de leurs prédateurs. Parce que sa bouche était située directement sous sa tête, Cephalaspis était considéré comme un détritivore, tel un poisson-chat fortement « blindé ». On pense que la tête de Cephalaspis lui servait à soulever les débris sédimentaires du fond des cours d’eau en fouissant le sol, le sable et la poussière dans l’eau. Rappelons qu’il devait se nourrir en ayant une bouche dépourvue de mâchoires, il était donc incapable de mordre.

Des chercheurs britanniques ont imaginé des simulations informatiques pour créer un avatar de notre « ancêtre » vieux d’environ 400 millions d’années. Leur étude suggère que cet animal aquatique avait commencé à diversifier la forme de son corps et de sa tête pour s’adapter à différents environnements. Les études récentes montrent que ces espèces étaient bien plus adaptables qu’on ne le pensait avant. En effet, certains « poissons » vivaient au fond de l’eau et d’autres dans l’eau libre. Les simulations informatiques montrent que les « épines » qui ornent leur carapaces étaient des adaptations hydrodynamiques. Cet article paru en 2020 vous permettra d’en savoir davantage.

Puis sont apparus des « poissons » ayant une mâchoire, capable de se nourrir d’ostracodermes…