On peut aider les oiseaux en hiver en leur apportant une nourriture adaptée, de l’eau, en pensant à ce qu’ils puissent s’abriter… Commençons par le nourrissage ou, plutôt, la supplémentation alimentaire.
Aider les oiseaux à se nourrir en hiver
Doit-on nourrir les oiseaux en hiver ? Je vous propose de regarder cette vidéo de la LPO (ligue de protection des oiseaux) pour répondre à cette question.
Pour commencer je voudrais rappeler que rouge-gorges, mésanges, merles etc ne sont pas des poules qui dépendent de nous pour se nourrir… Les oiseaux tels que les rouge-gorges et mésanges sont en capacité de traverser l’hiver sans aide. Les aliments qu’on leur fournit ne sont qu’une aide. Si on nourrit poules et oiseaux en cage, pour les oiseaux de la nature il s’agit d’une supplémentation. Importante quand tout le paysage est recouvert d’une épaisse couche de neige. Importante aussi dans les secteurs où les pratiques agricoles actuelles laissent peu de nourriture aux oiseaux.
Règles générales
- On ne nourrit qu’à la saison froide.
- On n’apporte que des aliments adaptés : Graines style tournesol et maïs concassé (si possible bio), fruits de saison… Surtout pas d’aliments « pour humains ». Ne pas partager de pain (trop de sel + les oiseaux ne supportent pas le gluten qui provoque une maladie du foie. Il engendre aussi des problèmes osseux (malformation « ailes d’ange » chez les canards. Enfin, il augmente l’agressivité des cygnes à proximité du lieu de nourrissage). On ne donnera pas non plus de croûtes de fromage, de gâteaux ou de graines trop « exotiques ». Si on a des boules de graisses et graines du commerce, dans des filets, il est préconisé d’enlever ces filets. En effet, les oiseaux pourraient s’y emmêler les pattes.
- De l’eau (sauf s’il y a des fontaines et ruisseaux non gelés à proximité)
- Les aliments apportés doivent être hors d’atteinte des prédateurs.
- Enfin, penser à nettoyer régulièrement les mangeoires pour éviter la propagation d’infection. Utilisez de l’eau savonneuse, pas des produits ménager contenant des substances potentiellement dangereuses… Occasionnellement, désinfecter à l’eau de Javel.
Viendra qui veut dans votre mangeoire… ci-dessous une perruche dans un jardin valdoisien.
Observer les oiseaux est simple… Quant à les prendre en photo, c’est un vrai jeu de patience ! Ici, dans mon village auvergnat à 1000 mètres d’altitude, viennent se nourrir rouge-gorges, mésanges bleues, mésanges charbonnières… Mais ils sont vifs, ne s’attardent jamais, et je ne suis pas équipée d’un matériel de spécialiste… Ci-dessous des mésanges.
Les boules de graisses
Un apport de graisse est important pour les oiseaux.
Essayons de trouver la composition de boules de graisses et graines du commerce. « Céréales, huiles et graisses, graines, substances minérales. Additifs : antioxygènes. » sur un emballage. « céréales, huiles et graisses, substances minérales, graines » sur un autre. Quelle que soit la marque, c’est vague ! Et si ce n’est pas cher, c’est probablement dû à une composition issue de résidus industriels (de boulangerie d’après divers articles). Concernant l’origine, on peut parfois remarquer un code sanitaire sur l’emballage, 2 lettres et, en dessous, des chiffres. Par exemple « HU » signale des boules de graisses fabriquées en Hongrie. Donc des boules à la composition très vague, fabriquées loin d’ici, le plus souvent dans un filet plastique dangereux pour les pattes des oiseaux, le tout dans un emballage plastique… Tant qu’à aider les oiseaux, autant le faire bien !
Les tutoriels pour fabriquer des boules de graisse sont nombreux. L’idée est toujours la même. Pour commencer, vous faites fondre de la graisse (celle de votre choix, du moment que ce n’est pas salé), vous ajoutez des graines variées (tournesol, maïs concassé, arachide ni grillée ni salée… évitez le blé). Vous pouvez aussi ajouter des noix noisettes… concassés. Vous pouvez mettre le mélange dans un pot, une demi noix de coco, une pomme de pin bien ouverte, une bûche percée de trous… avec une ficelle. Enfin, vous mettez au froid. Ensuite il ne reste qu’à poser ou suspendre votre boule, pot, demi noix de coco, pomme de pin, bûche… garnie.
Adapter en fonction des oiseaux
Mésanges, sittelles, verdiers, pics, rouge-gorges sont des acrobates. Ils apprécieront les aliments suspendus, par exemple ci-dessous sur une création en osier. En revanche, merles et grives se nourrissent plutôt au sol (sur un plateau ou une vieille assiette pour pouvoir nettoyer). Cela dit, vu tout ce que les « acrobates » laissent tomber, inutile de poser de la nourriture au sol à portée de chat ! Ci-dessous, l’assiette est posée au sommet d’un tas de pierres couvert de neige, proche d’un mur et de perchoirs, les mésanges aiment bien s’y sustenter.
Chaque oiseau a des besoins nutritionnels qui lui sont propre. Voici quelques informations provenant du livre Guide du jardin vivant de Florence Englebert (La maison rustique, Flammarion).
- avoine, millet, tournesol conviennent à de nombreux oiseaux.
- Le merle apprécie particulièrement pommes et poires et vers de farine, on peut aussi lui proposer des feuilles de salade (ainsi que de l’avoine et du blé).
- Les mésanges consomment des graines variées. Elles sont particulièrement friandes de tournesol et ont besoin de graisse végétale.
- Pour les bouvreuils, on insistera sur les graines de tournesol, qu’on complètera de petites graines d’ortie et millet, ainsi que de blé et d’avoine.
- Les rouge-gorges ont besoin d’apport de matière grasse et, si on peut leur apporter des vers de farine…
Un jardin nourricier
On peut apporter un complément de nourriture à la saison froide, surtout quand tout est couvert de neige. Il est aussi intéressant d’anticiper lors des choix de plantes installées dans le jardin.
- Arbres fruitiers et buissons à petits fruits dans lesquels les oiseaux pourront trouver à se nourrir. Vous pouvez garder les noyaux de cerises, prunes… à l’intention des gros-becs.
- Les chardons apportent des graines nécessaires aux chardonnerets, et appréciées de mésanges.
- Les graines d’orties sont appréciées des bouvreuils, mésanges, sizerin, tarins.
- Incontournables, n’hésitez pas à semer des tournesols. Ils égaient de leurs fleurs puis fournissent des graines riches en matière grasse.
- De même pouvez-vous semer de l’avoine et diverses « herbes » que vous laissez monter en graines à l’intention des oiseaux.
- Un tas de compost riche en vers est bénéfique pour les merles et les insectivores.
Que faire d’autre pour les oiseaux en hiver ?
Les oiseaux ont aussi besoin d’eau, notamment pour entretenir leur plumage indispensable pour préserver leur chaleur. Si dans votre secteur il y a des ruisseaux, fontaines et autres points d’eau où l’eau n’est pas gelée, les oiseaux trouveront l’eau dont ils ont besoin. Sinon vous pouvez leur en apporter quotidiennement… Pas simple en hiver. Quelques astuces. Mettre de l’eau chaude dans un récipient de couleur sombre, placé en plein soleil (s’il y en a), maintiendra l’eau liquide plus longtemps. Vous pouvez aussi laisser flotter des éléments à la surface de l’eau : Ils créeront des mouvements ralentissant le gel de l’eau.
De même, les oiseaux ont-ils besoin de s’abriter la nuit. Buissons, troncs d’arbres, endroits protégés du vent… Vous pouvez aussi laisser à demeure les nichoirs qui peuvent devenir des abris en hiver.
Que faire si vous trouvez un oiseau mort ?
Gale des pattes, salmonellose… plusieurs maladies peuvent toucher les oiseaux des jardins. Pour limiter les risques, pensez à nettoyer régulièrement mangeoires et points d’eau, et à les désinfecter 2-3 fois par hiver. Soyez particulièrement vigilant lors des périodes de dégel. On conseille aussi d’éviter l’accumulation de nourriture non consommée dans les mangeoires, et d’éviter les rassemblements d’oiseaux. Mieux vaut plusieurs postes de nourrissages avec des mangeoires limitant l’accès à quelques individus qu’un grand « buffet » ouvert à tous.
Si vous observez un oiseau malade ou mort, arrêtez le nourrissage pendant 4 semaines pour que les oiseaux se dispersent et, ainsi, limiter la contamination. Pensez à retirer des mangeoires et points d’eau toutes les fientes et souillures, désinfecter à l’eau de javel, rincer.
S’il n’y a non point un oiseau mort mais 3 animaux ou plus au même endroit en 2/3 jours : il est préconisé de prévenir l’office français de la biodiversité.
La grippe aviaire
Dans la nature, la grippe aviaire touche essentiellement les oiseaux des milieux aquatiques : fous de bassan, mouettes, goélands, canards, cygnes, poule d’eau… En période de grippe aviaire, il faut prévenir l’office français de la biodiversité dès le premier oiseau mort appartenant à ces familles. En ce qui concerne les oiseaux de jardins, ils sont rarement concernés par la grippe aviaire, il n’y a donc pas de recommandations particulières concernant le nourrissage. (source : webinaire présentant le bilan de suivi des 10 ans 2012-2022 OISEAUX DES JARDINS, 26 janvier 2023).
Ce dossier rappelle les règles en vigueur sur le territoire national pour toute personne possédant des oiseaux – particulier ou professionnel, qu’il s’agisse de volaille ou d’oiseaux « d’ornement ». Il donne aussi des informations sur l’évolution de l’épizootie en France et en Europe.
Janvier 2023 : grippe aviaire en Haute-Loire
12 janvier 2023, un foyer de grippe aviaire est détectée chez un particulier possédant 40 poules à Saint-Pierre-Eynac. Décision de la préfecture : « dépeuplement de la basse-cour », nettoyage, désinfection. Il y a moins de 50 volailles et rien n’est commercialisé, aucune zone de protection n’est donc mise en place. (source)
26 janvier. Cette fois-ci, ce sont 4 aigrettes et un héron cendré qui sont retrouvés à Beaulieu, morts de l’infection par le virus de la grippe aviaire.
Cette fois-ci, le préfet décide de placer 82 communes du département en zone de contrôle temporaire.
- ne pas s’approcher ni nourrir les oiseaux sauvages.
- éviter de fréquenter les zones humides (bords des étangs, des mares et des rivières) où stationnent les oiseaux sauvages, y compris en leur absence, du fait de la possible présence de virus dans les fientes et les sols souillés.
Toute mortalité d’oiseaux sauvages, sans cause évidente, doit être signalée. En Haute-Loire, on peut contacter la fédération départementale des chasseurs au 04 71 09 10 91, ou l’antenne départementale de l’Office français de la biodiversité au 07 61 18 02 74. (source)
Merci pour nos amis à plumes.