Nos plantes d’intérieur, de balcon ou de terrasse, sont cultivées dans des contenants : jardinières en plastique, pots en terre cuite…
Les pots en plastique
Regardons par exemple le circuit nécessaire pour la fabrication d’une jardinière en plastique d’une marque française couramment vendue en grande surface, magasin de bricolage et jardinerie. Il leur faut d’abord acheminer la matière première, issue du pétrole. Le plastique utilisé est souvent du polypropylène.
Le polypropylène
Le polypropylène fait partie de la famille des thermoplastiques, des plastiques qui se forment sous la chaleur et durcissent ensuite, de manière réversible, permettant en théorie leur recyclage à 100%… ou non, selon les additifs employés. Parmi les additifs : des colorants, des substances améliorant la résistance aux UV… Une tonne de plastique recyclé permettrait d’économiser plus de 800L de pétrole.
En fin de vie, le polypropylène finit bien souvent incinéré, ne dégageant alors que du dioxyde de carbone et de la vapeur d’eau (gaz à effet de serre, mais non toxiques pour la santé)… mais qu’en est-il des adjuvants ?
Additifs
Parmi les additifs importants, on ajoute lors de la fabrication de la matière plastique des substances qui protégeront la jardinière contre la décoloration et fragilisation par les UV du soleil. On distingue deux familles de stabilisants :
- L’absorption des UV par des molécules aromatiques comme la benzophénone ou le benzotriazole
- La protection contre la scission des chaînes de polypropylène par des molécules de la famille des amines, appelées « HALS » (acronyme d’une expression allemande)
La benzophénone
La benzophénone (ou diphénylméthanone) est un filtre UV. Elle peut aussi être présente dans certains produits cosmétiques tels que les vernis à ongles, les parfums, le maquillage et les produits capillaires. Elle fait partie des composants de certaines encres d’imprimerie. On peut même la trouver comme agent aromatisant dans les aliments. On sait que cette benzophénone est un perturbateur endocrinien. Le CICR (centre international de recherche sur le cancer) s’est aussi intéressé aux probables risques de cancer en cas d’exposition chronique à cette substance.
Le benzotriazole
Le benzotriazole est non seulement un stabilisateur UV, mais aussi un agent anticorrosif présent dans des liquides de refroidissement industriels, dans des anti-givres utilisés dans l’aviation. On en trouve dans des détergents pour lave-vaisselle… Comme la benzophénone, cette substance est un perturbateur endocrinien, pour les humains, mais aussi pour les animaux. Dans une étude parue en 2020 des chercheurs canadiens montrent que des jeunes truites arc-en-ciel subissent des modifications génétiques perturbant leur métabolisme en cas d’exposition chronique au benzotriazole.
Quand on achète une jardinière, on ignore ce qui a été utilisé pour protéger le plastique contre les UV. On ne risque rien à y planter des fleurs pour décorer une rebord de fenêtre ou son intérieur. Mais qu’en est-il de l’exposition des employés des usines qui fabriquent les additifs et les plastiques ? Que se passe-t-il en fin de vie de la jardinière ? Et si la jardinière se casse et qu’il reste des petits fragments de plastique dans la terre ?
Usinage et conditionnement des pots
L’usine comprend plusieurs dizaines de presses d’injection et de soufflage plastique, dont la fabrication a nécessité l’extraction de nombreux composants et d’énergie, et l’utilisation consomme de l’énergie.
Puis il y a le conditionnement (autres matériaux, énergie…), la logistique qui occupe plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés, et enfin le transport qui consomme du carburant.
Bref, même en choisissant un produit de qualité fait en France (pour qui y habite), l’impact environnemental est loin d’être neutre.
Des pots en terre cuite
Dans une poterie en terre cuite « simple », non vernissée, la seule matière première utilisée sera de l’argile qu’il faudra extraire dans une carrière, puis transporter dans une usine. Selon la méthode d’extraction et la distance entre la carrière et l’usine, l’impact environnemental sera plus ou moins important.
Dans l’usine, l’argile est travaillée, séchée. Puis un four à plus de 1000 degrés permet la cuisson des poteries. Choisir la terre cuite ne va pas générer de pollution par des produits chimiques, mais la cuisson nécessite une certaine consommation d’énergie, variable selon l’usine, possible utilisation de combustibles fossiles et dégagement de gaz à effet de serre.
Au vu de ce bilan « léger » par comparaison au bilan des jardinières en plastique, peut-être choisirez-vous d’en acheter si vous avez besoin de rempoter des plantes. Peut-être choisirez-vous de limiter l’emploi de pots en terre cuite aux petites plantes et chercherez-vous une solution différente pour les grandes jardinières.
Fabriquer ses pots
Des petits contenants
Pour des raisons économiques et/ou environnementales, peut-être souhaitez-vous bricoler vous-même une jardinière à partir de déchets et chutes de matériaux.
Pour des semis et petites plantes, il est possible de détourner des fonds de bouteille, boîtes de conserve, pots de crème ou de yaourt… Il suffit de prendre votre emballage, faire un trou au fond pour drainer l’excès d’eau d’arrosage, et mettre dans un emballage plus grand servant de soucoupe. Vous pouvez aussi faire un cache-pot en encollant par exemple une chute de tissu ou de papier-peint sur un emballage de la forme et dimension qui vous conviennent.
Des jardinières en bois
Pour de plus grandes plantes, ou si vous achetez essentiellement des produits frais et en vrac, l’utilisation des emballages habituels ne conviendra pas. Vous pouvez opter pour une solution en bois. Récupérez une caisse à vin ou un cageot solide, ou du bois de palette, des chutes de parquet ou de lambris… L’idée est d’avoir une caisse aux dimensions qui vous conviennent, avec ou sans pied au choix.
Ici, nous avons utilisé des chutes de parquet sciées aux dimensions voulues et clouées. J’ai ensuite protégé le bois en passant au pinceau un mélange d’huile de lin et d’essence de térébenthine. Pour limiter le risque de développement de moisissures et obtenir un « bac à réserve d’eau », j’ai doublé l’intérieur d’un plastique récupéré d’un grand sac (plutôt que de le mettre à la poubelle…)
La couche drainante
Il est indispensable de mettre au fond une couche drainante. Je ne vois pas l’intérêt d’acheter des billes d’argile pour cela. Ces billes sont fabriquées à partir d’argile façonnée sous forme de billes chauffées à plus de 1000°C, les billes d’argile se dilatent et forme des billes plus ou moins poreuses, on parle d’argile expansé. Elles sont peut-être fabriquées dans le pays où vous habitez, peut-être avec une argile locale. Mais est-ce toujours le cas ? sans compter le coût…
Pour ma part, j’utilise des petits cailloux récupérés dans le jardin, des noyaux… Nulle obligation à ce que les éléments drainants aient les mêmes dimensions ni à ce qu’ils soient parfaitement sphériques.
Il est conseillé de percer un petit trou au dessus de la couche drainante, afin d’éviter tout excès d’eau.
Une culture sans pot…
La plupart des orchidées sont épiphytes. Leurs racines ont besoin de lumière. On peut les planter dans un pot en plastique transparent. On peut aussi les installer sur du bois, avec des écorces et de la mousse. Enfin, on veillera à ce que l’humidité soit adaptée.
L’entretien des plantes d’intérieur
On peut trouver bien des produits dans le commerce. Personnellement, je n’en achète pas. Ce qui est essentiel :
- choisir un emplacement correspondant aux besoins en eau et en chaleur
- adapter l’arrosage
- je n’ai presque jamais de maladie ou ravageur sur mes plantes
- je n’achète pas d’engrais, par contre j’utilise volontiers pour arroser des fonds de thé / infusion refroidi, l’eau de lavage des légumes (bio), l’eau de rinçage de mon sceau à compost…