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limaces et escargot

Limaces & escargots… alliés du jardinier


Limaces et escargots, des alliés, vraiment ? Pourtant, les rayons jardinerie regorgent de produits pour lutter contre ces animaux bien souvent considérés comme nuisibles. De même, si dans un moteur de recherche vous mettez le mot clé « limace », vous trouverez plus probablement des articles traitant des moyens de lutte contre cet animal que d’article vous en montrant l’utilité…

Alors partons à la découverte de ces animaux mal aimés en commençant par leur place dans la classification.

Des mollusques gastéropodes

Le terme mollusque désigne un grand embranchement d’animaux à corps mou (mollusque vient du latin mollis : mou). Quelques chiffres donnés dans ce guide :

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Les scientifiques ont décrit environ 90.000 espèces de mollusques (+ toutes les espèce dont il ne reste que les fossiles), parmi lesquelles figurent 35.000 espèces de mollusques terrestres : limaces et escargots ! La classe des gastéropodes représente ainsi le plus grand groupe animal après celui des insectes.

En France métropolitaine ? 421 espèces d’escargots et limaces (source).

Les viscères des mollusques sont contenus dans un manteau. Ce manteau a la particularité de sécréter des éléments calcaires : « l’os » de la seiche et des autres céphalopodes, les coquillages en deux parties des bivalves (moules, huitres…), ou les coquilles torsadées caractéristiques des gastéropodes (escargots, bulots…). Les limaces ? Ce sont des gastéropodes comme les escargots. Celles du genre Arion n’ont pas de coquille, les limaces du genre Limax possèdent une petite plaque interne appelée limacelle.

Des animaux sur Terre depuis l’ère primaire

On rencontre limaces et escargots partout sur notre planète, à l’exception des milieux polaires. On en trouve dans des lieux a-priori hostiles comme les îles Kergelen.

Les premiers gastéropodes, apparus à la fin du cambrien, étaient marins. Au cours de l’évolution, les espèces se sont progressivement adaptées à différents milieux. En particulier, parmi les mollusques, seuls des gastéropodes se sont adaptés au milieu terrestre, à partir du Carbonifère. Ils ont en effet perdu leur branchie et acquis un poumon, différent du notre mais tout aussi adapté à la respiration terrestre. Selon les classifications, les scientifiques définissent ainsi un ordre / sous-classe / infra-classe de gastéropodes : les Pulmonata qui ont un poumon et vivent en milieu terrestre : Ce sont les escargots et limaces qui nous intéressent ici.

Escargot ? Limace ?

« Escargot » et « limace » sont deux termes appartenant au langage courant, ce ne sont pas deux groupes de la classification scientifique. Ainsi, les escargots ont une coquille et les limaces n’en ont pas. Parmi les termes qu’on peut aussi employer :

  • On appelle loches certaines limaces, généralement les grandes espèces (plus de 10 cm de longueur) qui peuvent se contracter en demi-sphère lorsqu’elles se sentent menacées.
  • Pour désigner les escargots, on peut trouver les mots limaçon, caracole…

Et… connaissez-vous les testacelles ? Ces animaux carnivores vivent dans la terre (jusqu’à 1 m de profondeur). Une testacelle ressemble à une limace qui aurait une toute petite coquille à l’arrière du corps ! J’en reparlerai en précisant l’alimentation des limaces et escargots.

Des animaux menacés

Savez-vous que 64 espèces de gastéropodes terrestres ne vivent qu’en France métropolitaine ? Parmi lesquelles 3 sont en danger critique d’extinction (voire ont définitivement disparu) :

  • Platyla foliniana (Grande aiguillette) : un petit escargot endémique d’un minuscule territoire forestier aux environs de Menton dans les Alpes Maritimes (source). On n’en a plus observé depuis les années 1980.
  • Montserratina becasis (Veloutée du Canigou) : un petit escargot endémique des parties fraiches de la base du massif du Canigou, dans les Pyrénées, près du village de Casteill. Cette espèce n’aurait pas été vue depuis la fin du 19e siècle et les observations publiées dans le journal de conchyliologie (sous le nom d’Helix becasis).
  • Tyrrhenaria ceratina (Hélix de Corse) : un escargot dont la présence est restreinte à moins de deux hectares d’une zone littorale d’Ajaccio en Corse. Il bénéficie d’un Plan national d’actions. On le croyait disparu. Depuis, on comptait environ 5 000 individus matures en 2013, moins de 2 000 individus, tous âges confondus, en 2018. Vivant dans le bourrelet de dépôt et de retrait du sable de mer, son habitat est soumis à l’érosion marine et la sécheresse impacte son activité et son développement.

Les carrières menacent les espèces de milieux rocheux, l’exploitation forestière et les incendies détruisent l’habitat des espèces forestières, le surpâturage dégrade l’habitat des espèces vivant dans les prairies… (liste rouge).

Pour comprendre dans quelle mesure limaces et escargots sont des alliés du jardinier, plus que leur place dans la classification, c’est leur place dans les chaînes alimentaires qui importe. Commençons par leur alimentation.

L’alimentation des limaces et escargots

On a souvent l’image des limaces et escargots se nourrissant de salades… En réalité, beaucoup de gastéropodes terrestres sont omnivores et jouent un rôle essentiel comme détritivores. Les escargots et les limaces n’ont pas de dents. Ils s’alimentent en râpant leur nourriture grâce à une plaque calcaire ressemblant à une langue, la radula. Les aliments sont mélangés à de la salive dans le jabot, passent par l’estomac puis dans une glande digestive (source). 

J’ai mentionné que le groupe des limaces et escargots est vaste : Toutes les espèces n’ont pas le même régime alimentaire ! J’évoquais les testacelles… Regardez !

Les testacelles carnivores

Cette vidéo vous convaincra que toutes les limaces ne sont pas amatrices de salades…

Testacella haliotidea (Testacelle commune), T. scutulum (Testacelle des jardins), T. maugei (Testacelle atlantique), T. bisulcata (Testacelle douteuse) : les sols français cachent plusieurs espèces de testacelles (classées LC sur la liste rouge, ou DD : données insuffisantes). Une monographie sur les testacelles, datant du XIX° siècle, nous permet d’en savoir davantage (plus de 50 pages sur ces animaux) :

  • les testacelles avalent progressivement les vers de terre… L’animal attrape sa proie grâce à sa langue (la radula) et sa bouche grande ouverte. La portion introduite dans son estomac commence à être digérée, pendant ce temps le reste du lombric continue à donner des signes de vie à l’extérieur de son prédateur… La testacelle continue à avaler son lombric une fois digéré ce qu’elle avait avalé… Puis elle jeûne, un jour si elle est en pleine croissance, plusieurs si elle est adulte.
  • Les testacelles ne mettent pas pour autant en danger les vers de terre. En effet, elles se déplacent lentement, pondent beaucoup moins d’œufs que les espèces courantes de limaces et escargots, et le développement des petits est plus lent.
  • Si vous êtes curieux, vous parcourerez cette monographie, qui nous décrit les observations menées sur les testacelles : leur reproduction, leurs repas (de la chasse à la défécation)… On y lit que les testacelles apprécient les proies vivantes. Outre les vers de terre, elles attaquent aussi d’autres mollusques et se mordent entre elles. Je vous en cite un passage… T. maugei : une testacelle ; Helix pisana et variabilis : des escargots.
monographie sur les testacelles

Conclusion ? Préservez les testacelles, elles peuvent participer à la régulation des populations de limaces et d’escargots.

Fabuleuse limace léopard

limace léopard

La limace léopard, Limax maximus, fait partie des gastéropodes largement étudiés : capacité d’apprentissage, effet de la photopériode sur la reproduction, yeux, activité en fonction des conditions météorologiques… Cette limace semble privilégiée dans bien des études scientifiques ! On peut lire que chez cette limace très sensible aux odeurs, « un système neuronal présent dans les ganglions cérébraux et buccaux répond à la chimiostimulation des lèvres en émettant un programme moteur d’alimentation » (article si vous voulez tout savoir sur ce sujet). Bref, selon ce que la limace sent, elle va ou non chercher à manger, et elle est capable d’apprendre en fonction des goûts agréables ou non.

Or le régime alimentaire de cette grosse limace est varié ! Elle peut certes manger quelques « légumes », mais surtout elle se délecte de champignons. J’ai lu sur plusieurs sites qu’elle peut consommer des champignons pathogènes pour les cultures : oïdium, mildiou… Elle peut stopper la propagation des ces maladies en consommant les spores des champignons qui en sont responsables ! De plus, elle peut attaquer d’autres espèces de limaces. Les limaces, mais aussi leurs œufs, limitant ainsi leur prolifération. Ainsi, ami jardinier, voyez cette limace comme une alliée précieuse.

Des espèces phytophages

Les grandes espèces d’escargots (Petit-gris, Escargot de Bourgogne…) mangent essentiellement le matin ou à la tombée de la nuit et sont souvent herbivores. Ces animaux peuvent certes dévorer vos salades et choux. Mais dans un jardin où vous laissez pousser des herbes variées, ils vont aussi consommer orties, lierre, plantains, centaurée, bardane… Un escargot de Bourgogne peut manger jusqu’à 40 % de son poids par heure.

Côté limaces, la Grande loche est capable d’ingurgiter en une nuit jusqu’à 50 % de son poids : cinq à dix grammes.

Des limaces et escargots détritivores

limace noire

Beaucoup d’espèces de limaces et d’escargots sont détritivores : Ce sont les « éboueurs » de la nature. Il est facile d’observer ces animaux sous du bois en cours de décomposition. Comme cette limace (ou loche) noire sur la photo. Une planche en piteux état d’être restée dehors pour délimiter les carrés potager, sans vernis, lasure ou huile ? quel régal !

limaces sur le tas de compost
Limaces, essentielles à la décomposition de la matière

Des herbes coupées sur le tas de compost, un temps humide et doux ? Les conditions idéales pour observer des limaces !

En effet, bien des espèces de limaces et escargots sont en première ligne pour décomposer bois, feuilles et végétaux flétris, coupés, en fin de vie :

  • ils fragmentent en morceaux plus petits, adaptés aux autres décomposeurs, en particulier les vers de terre.
  • avec certains champignons, ils digèrent la cellulose des végétaux ligneux, transformant cette grosse molécule en carbone et eau.

Limaces et escargots participent donc à la transformation des végétaux morts en humus. Là n’est pas leur seul rôle bénéfique pour la qualité des sols. En effet, d’une part ces animaux créent des galeries quand ils se cachent sous terre. Mais aussi, leur mucus participe à la création d’une structure qualitative du sol.

Limaces / escargots & champignons

Soyons conscients que, s’il y a des limaces / escargots dans tous les écosystèmes, cela signifie que leur rôle est essentiel. S’il y a prolifération sur les cultures, regardez si les limaces ont assez de matière à décomposer…. Le rôle des gastéropodes terrestres ne s’arrête pas à être en première ligne dans la décomposition de la matière et favoriser la qualité des sols…

Des limaces mycophages : mangeant des champignons

Avez-vous déjà observé des champignons ? Il est courant d’y voir des limaces. En effet, les gastéropodes terrestres sont insensibles aux toxines que peuvent contenir les champignons et peuvent ainsi s’en nourrir. Regardez par exemple cette limace se nourrissant d’amanite tue-mouche.

Limace se nourrissant d'amanite
Amanite tue-mouche au menu d’une limace

Limaces et truffes

Dans des cultures de truffe, on a voulu améliorer la production en détruisant les limaces. La première année, aucune truffe n’est dévorée par les limaces, formidable récolte. Mais ensuite… il n’y avait plus de truffe. En effet, les limaces se nourrissent de truffe, elles les « râpent » avec leur radula, digèrent le champignon, puis libèrent les spores dans leurs excréments visqueux. Le mélange est consommé par les lombrics, qui excrètent à leur tour des turricules, contenant les spores de truffe dans un riche mélange, tant sur le plan des nutriments que des micro-organismes utiles. Dès lors, les spores vont très bien germer, donnant naissance à de nouvelles truffes… Ce processus disparaît si on tue les limaces !

Pour beaucoup de champignons, la germination des spores nécessite la présence de diastase, pour faire simple : de sucs digestifs. Ainsi, d’une part les champignons nourrissent les limaces qui favorisent la germination des spores, d’autre part beaucoup de champignons vivent en symbiose avec des végétaux… (source).

Des limaces dans mes salades…

Inversement, on peut lire que les limaces permettent de limiter la prolifération des maladies dues à des champignons. L’idée est la suivante. Quand les feuilles, par exemple de salade, commencent à dépérir, soit elles sont mangées par les limaces et de là entrent dans le circuit allant vers la production d’humus, soit elles sont contaminées par des champignons pathogènes qui vont se développer et générer des spores propageant la maladie…

Donc si vous voyez une limace manger une salade, regardez comment va cette salade.

  • Est-elle bien vigoureuse ? Dans ce cas observez votre jardin, y a-t-il des champignons, du bois, des débris végétaux pour nourrir les limaces ? Et la limace en a-t-elle juste mangé un peu ou a-t-elle tout dévoré ?…
  • Ou la salade est-elle dépérissante ? Dans ce cas la limace a juste rempli sa mission et aura peut-être éviter le développement d’une maladie cryptogamique…

Mieux connaître le régime alimentaire des limaces et escargots permet de comprendre qu’ils rendent d’importants services écosystémiques. Et ce ne sont pas les seuls ! Continuons avec les prédateurs des gastéropodes terrestres.

Délicieux gastéropodes

Les humains apprécient quelques espèces d’escargots. En France on en compte trois :

  • Helix pomatia L., dit « escargot de Bourgogne » même quand il provient d’Europe centrale, est la « star » gastronomique. Il était autrefois ramassé dans les vignobles en Bourgogne.
  • Helix aspersa aspersa, petit gris, et Helix aspersa maxima, gros gris, sont multipliés dans des élevages pour les consommateurs amateurs d’escargots.
Un escargot gris
Petit gris et gros gris diffèrent par la taille

Les humains dédaignent les escargots trop petits et, en France, on ne saurait manger de limace… Quoi que, si vous êtes curieux, vous trouverez des recettes fort économiques, comme ces rillettes, carpaccio ou hamburger de limaces (non testé !).

Vous êtes envahis d’escargots et limaces ? Vous pouvez les cuisiner… Ou imaginer que vous venez d’ouvrir un restaurant accueillant pour les orvets, les grives musiciennes, les hérissons, divers insectes… En effet, si vous n’avez pas de gastéropode dans votre jardin, leurs prédateurs seront aussi absents… Par exemple au menu, un hérisson peut consommer 10 grosses limaces en une nuit.

L’équilibre se fait progressivement entre prédateurs et proies.

Orvet
L’orvet, un des prédateurs naturels les plus efficaces contre les limaces
Hérisson
Le hérisson, important prédateur des gastéropodes terrestres

Autres grands amateurs de limaces : les poules, les canards coureurs…

Tuer les limaces ?

Favorisées par les méthodes pratiquées dans les grandes cultures, les agriculteurs voient les limaces comme un des principaux ravageurs. Parmi les espèces les plus fréquemment rencontrées, mentionnons la limace noire Arion hortensis et la limace grise Deroceras reticulatum.

Des granulés toxiques

On a longtemps tué les limaces avec du méthiocarbe… les limaces, mais aussi des insectes comme les doryphores et divers « ravageurs ». Ce poison très efficace est désormais interdit, car il n’y a pas que pour les animaux considérés comme indésirables que ce produit est toxique ! Il constitue aussi un « risque inacceptable pour les travailleurs (même en tenant compte de l’utilisation d’équipements de protection individuelle) et un risque élevé pour les oiseaux, les mammifères et les vers de terre. » (source). Sa cible ? le système nerveux…

L’alternative actuelle, autorisée pour les jardins des particuliers et en agriculture biologique ? Des granulés plus ou moins dosés en phosphate de fer. Mais… selon le dosage, le phosphate de fer affecte aussi la reproduction et la viabilité des vers de terre. Et ne sont pas spécifiques des « méchantes limaces mangeant les salades »… Et…

Attention à l’ «effet yo-yo». Vous empoisonnez les limaces ? vous risquer d’empoisonner aussi les prédateurs des limaces ayant consommé le poison ! De plus, les granulés contiennent aussi des substances attirant par leur odeur toutes les limaces du quartier. A la première pluie, les substances contenues dans les granulés risquent de se retrouver dans le sol… en particulier les substances attractives ! Traduction : un nombre toujours plus important de limaces et d’escargots risque d’arriver dans votre jardin. Quant à votre sol, si vous tuez les vers de terre avec les anti-limaces…

Ainsi, la voie qu’il semble judicieux de privilégier est celle de la recherche d’un équilibre. Laisser des zones où les limaces pourront se nourrir et remplir leurs missions écosystémiques, tout en protégeant les cultures plus fragiles de l’appétit des limaces.

Le piège à la bière

Certaines méthodes ont fait leurs preuves… relatives. C’est le cas des pièges à la bière. Assurément, les limaces sont attirées par la bière. Elles peuvent venir de votre terrain… ou de celui du voisin pour en consommer. Certaines se noieront dans la bière… pas forcément toutes ! Regardez cette vidéo : les limaces viennent, parfois de loin, boivent, et repartent sans se noyer !

Autres problèmes des pièges à la bière : ils ne sont pas spécifiques. Ils peuvent tuer des ennemis naturels des escargots et limaces, en particulier les limaces léopard, les carabes, et les mille-pattes. De plus, un hérisson ayant consommé des limaces noyées dans de la bière, risque de souffrir des effets de l’alcool…

Des barrières à l’efficacité relative

Que choisir pour protéger les plants de l'appétit des limaces ?
protéger les cultures fragiles de l’appétit des limaces…

Vous pouvez chercher à créer des « remparts » autour des jeunes plants. Diverses solutions sont suggérées : gaillet gratteron comme sur la photo ci-dessus (mais une fois fané, reste-t-il efficace ?), bogues de châtaignes, cendres de bois (mais à renouveler à chaque pluie ET il faut en limiter l’apport pour ne pas déséquilibrer le sol)… Cheveux, poils, laines, sable fin, sciure, terre de diatomée… Autant de possibles barrières qui perdent toute efficacité une fois mouillées.

Distraire les limaces

Une méthode intéressante semble être de détourner l’attention des limaces de vos jeunes plants et salades, en leur proposant des aliments plus attractifs. Par exemple tranches de concombre ou de pomme de terre, trognon de salade ou feuille de chou, quelques épluchures, un peu à distance de votre planche de culture.

Au final, c’est un équilibre qui reste à trouver dans le jardin. Accepter la présence des limaces et escargots pour tous les bénéfices qu’ils apportent, sans pour autant voir les cultures envahies grâce à la présence des prédateurs, l’apport adapté en nourriture, abri, température, humidité…

D’autres photos dans la galerie photos « faune du jardin ».


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